Chapelle Saint-Michel
La ferveur de l'art sacré
Cette chapelle, restaurée en 1974 est le seul vestige qui rappelle l'emplacement de l'ancien cimetière transféré extra muros dès 1511.
Construite en 1463, la chapelle est placée sous le patronage de St-Michel qui au jugement dernier vérifiera avec sa balance les bonnes et les mauvaises actions des hommes.
La chapelle St Michel, derrière l'église
La chapelle a été classée monument historique
le 7 juillet 1967
Les quatre pères de l'Eglise

Sur l'élégante voûte sur croisés d'ogives, des fresques de 1464 dues à un élève de Conrad Witz de Bâle. Ces fresques représentent les quatre êtres symboliques des évangélistes que l'artiste met en rapport avec l'Incarnation, la Passion, la Résurrection et l'Ascension du Seigneur ainsi que les quatre pères de l'Eglise qui sont:

  • Ambroise (340-397), nommé évêque en 374, Ambroise lutta contre les cultes païens et l'arianisme, doctrine selon laquelle la divinité du Christ serait secondaire et subordonnée à celle du Père; cette doctrine fut condamnée par les conciles de 325 et 381.
  • Jérôme (347-420) qui, considéré comme un des maîtres spirituels de l'Occident se consacra à l'étude des textes bibliques et lutta contre le pelagianisme, doctrine qui minimisait le rôle de la Grâce et exaltait la primauté de l'effort personnel.
  • Grégoire-le-Grand (540-604), Sa papauté, de 590-604 fut marquée par l'affirmation de la primauté de Rome, par une profonde réorganisation de l'Eglise et par une politique de conversion des ariens
  • Augustin (354-430), Longtemps éloigné de l'Eglise, il s'est converti sous l'influence de l'évêque Ambroise
De magnifiques vitraux
Le vitrail St-Michel qui date du XVe siècle et sur lequel figurent les armoiries des seigneurs de Reichenstein est le seul vitrail qui semble à sa place d'origine. Le vitrail St-Sébastien provenant de l'ancienne chapelle des chevaliers teutoniques ainsi que celui de l'Adoration des rois sont des vitraux rapportés.
Le vitrail St-Sébastien qui date du début du XVIe serait issu de l'atelier du peintre verrier Hans Gutschmann dit von Roppstein dont l'atelier se trouvait à Fribourg-en-Brisgau.
Il est à noter que les nobles de Reichenstein ont probablement contribué à la création de cette chapelle puisqu'on retrouve leurs armoiries à une clef de voûte.

Derrière l'autel une remarquable croix de procession du XIV siècle a trouvé sa place. Sur le côté, une statue de St-Michel terrassant d'une main un dragon, de l'autre tenant la balance. Ce St-Michel aux ailes largement déployées revêtu d'une cotte verte couverte d'écaillés primitivement placé sur l'autel de la confrérie du Rosaire, est mentionné dès 1698 et est attribué au sculpteur Ursus Joseph Rothbletz de la confrérie et chef de la corporation établi à Kaysersberg de 1683 à 1730.

La chapelle renferme également d'autres sculptures en bois polychrome: une très belle vierge qui appartient d'ailleurs à la Société d'histoire de Kaysersberg et qui date du XVIe siècle. Il semblerait que cette vierge douloureuse, dans son manteau drapé gothique soit l'œuvre de Hans Bongartz de Colmar (comme le retable de l'église paroissiale). Retenons également une statue de St-Antoine de Padoue, la Ste Famille datant du XVII, tout comme St-Michel, attribué à Ursus Rothbletz. Précisons encore que c'est dans cette chapelle que fut relégué au milieu du XVIIIe siècle le Christ colossal qui domine actuellement la nef centrale de l'église Ste-Croix (Christ réinstallé à l'église aux environs de 1905).